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Voilà plusieurs années que je photographie des représentations du Christ.
Ce personnage dégage une forme d’autorité malgré l’apparente miséricorde de sa posture. J’ai toujours été fasciné par ces statues. Une fascination qui m’a amené à m’interroger sur la place de la religion catholique dans ma vie. Cette ‘chose’ présente en moi depuis mon enfance et avec laquelle j’ai toujours entretenu une relation ambiguë mêlant respect et rejet. Quel héritage ai-je conservé de cette éducation? Jusqu’à quel point ai-je intégré ces valeurs dans mon quotidien?
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Dans ‘Bibelots’, ces statues sont anciennes, vieillissantes, abîmées voir détruites. Ces objets de culte qui continuent de peupler nos paysages visuels sont peut-être les symboles de l’effritement de la foi dans sa forme traditionnelle. Bien que présents dans notre quotidien, ces icônes semblent avoir perdu leur influence à notre égard. Outre le plâtre et le métal, c’est la force spirituelle de ces reliques que le temps semble avoir érodées. Ces témoins de la flamboyance passée de l’Église n’apparaissent plus comme les véhicules des dogmes catholiques. Cette usure n’est-elle pas représentative de notre évolution spirituelle en tant qu’individus?
‘Bibelots’ ouvre donc la porte à des questions identitaires. Ce, en tant que personne, mais aussi comme société. Quelles traces a laissées l’éducation catholique structurante que beaucoup d’entre nous ont reçue? Quelle est notre relation face à une Église aux traditions vieillissantes? D’un point de vue sociétal, pourquoi par exemple, un débat concernant la présence d’un crucifix à l’Assemblée nationale divise-t-il encore tant l’opinion publique québécoise?
Les églises se vident, ce n’est plus un secret. Dans ce contexte l’Église catholique accepte la fermeture, la transformation voir la destruction de certains de ses lieux de cultes. Aujourd’hui l’Église n’a-t-elle pas besoin de nouvelles stratégies de communication lui permettant de rester fidèle à sa doctrine sociale?
‘Bibelots’ propose donc une réflexion à plusieurs niveaux, sur la place que prend la religion dans nos vies. La foi est-elle encore un facteur d’épanouissement ou considérons-nous ces croyances comme appartenant au passé?
